“Lulli ?” Appelle l’homme au pied des escaliers. Attendant sa douce, son regard se promène dans le salon, croise le regard du miroir. Il ajuste les manches de sa veste, lisse un plis, patiente. Chatterton et la soeur du gryffondor se marient, par ordre de la loi de préservation des sorciers. Neven et Bulle ne sont pas des étrangers l’un pour l’autre. Une chose ni rare ni commune au paysage des mariages ces temps-ci. Est-ce pour autant une heureuse union ? Lavann en doutait. Disons que y’a mieux, pensa t-il, se remémorant le visage contrit de Kostyliev. Lui même avait échappé à la loi, Ciel ce prince souvent plus privilégié que la plèbe. A vrai dire, personne sur cette Terre, Ministre les derniers, avaient à gagner en forçant la main des Lavann. Moins de Lavann foulent son sol, mieux la Terre se porte. Sur cette pensée, un sourire cynique balafre son visage. L’image de ses frères et sœurs lui vient. Sa portée populeuse, en cage dans des tombes malheureuses.

Seul ? Son regard survole l’étage. Pas vraiment. Ciel demeure impassible et pourtant son cœur fait écho. Doucement, tendrement, tout le temps. En ce jour de fête, Ciel est toujours plus distingué que les autres et toujours mieux armé que les autres. Il lui fait signe alors qu’elle arrive. Une douceur sur la langue, une bague dans la poche.

Elle a peur, mais surtout elle n’a pas le droit. Alors qu’elle ajuste ses boucles d’oreilles, Âme baisse les yeux. Elle grimace. Ses doigts survolent ses médicaments avec hésitation. Les crises se pressent avec l’âge mais d’autres encore la presse plus. Après tout son corps n’était pas fait pour vivre avec un tigre… peut-il vivre avec un enfant ? Une main se pose instinctivement sur son ventre. Elle a peur, mais surtout elle n’a pas le droit. “J’ai bientôt finiiiis” lance t-elle à travers la pièce. Elle ferme la boite et l’enferme derrière le miroir. Elle arrange des boucles rebelles derrière ses oreilles et expire pour se donner courage. Tout ira bien aujourd’hui. Une mariage bénit, une famille qui s’agrandit. L’occasion de voir tout ceux qu’elle porte cher à son coeur. Tout ira bien aujourd’hui.

Âme s’habille de son plus beau sourire. Belle comme le printemps, triste comme la pluie. Elle émerge de la pièce sur un pas de danse. Elle glisse son bras autour de celui de l’amour de sa vie, entrelace ses doigts au sien, et l’embrasse. “On va être en retard !” glisse t-elle avec un sourire.

Mon regard alterne entre l’horloge et le bureau depuis maintenant trois heures. C’est bientôt l’heure. L’heure de rester au poste. “Inspecteur Kostyliev” Hm? Qu’est ce qu’il veut? Je tire un regard d’avertissement. “Vous pouvez partir maintenant… on vous a dérangé un jour de congé, merci d’être venu” Merci de m’avoir sauvé Maverick. “Ah. Ce n’est rien. Content d’avoir réglé la situation.” je réponds, plat comme la Terre.  “Vous aviez des plans ?” “Hm? Non. Rien d’im….” les mots s’effondrent dans ma gorge. C’est le jour le plus important de mon meilleur ami et ma soeur, et je cherche le courage de me pointer dans un tas de paperasse. Je peux pas venir, Bulle, je peux pas, je peux pas…

“Inspecteur Kostyliev? Tout va bien?” “Non tout va pas bien connard !” Le barrage s’écroule et mes larmes dévalent comme des pierres. Je cache mon visage comme je peux alors que Maverick me tapote le dos. “Me touche pas enfoiré !” “Vous voulez un câlin ?” “Oui.” “…” “Pas de toi bordel !” Rien ne va, rien ne va. Comment est ce qu’on en est arrivé là ? Sortez moi de là. Bulle sauve moi, oublie tout ça et sauve moi. S’il te plaît, viens me chercher, on ira loin.

“Vous l’aimez ?”

“Oui.”

“Vous l’aimez assez ?”

“Trop.”

Maverick lève mon menton. “Il faut y aller alors, inspecteur.” J’ai envie de dire non, que c’est trop difficile, trop dangereux. J’ai envie de dire non parce que ça m’arrange. Me morfondre au poste, blâmer le mauvais sort. Je regarde Maverick dans les yeux. Il faut y aller qu'il dit. Je devrais y aller. Je dois y aller. Dans le fond, je sais que Bulle a besoin de moi. Qu'il n'a jamais voulut tout ça au même titre que moi. C'est à moi de le sortir de là. A moi de venir le cherche. A moi de t'emmener loin.
Maverick me tend mon manteau. Je l'attrape au passage en enfonçant la porte. Je sais pas quoi faire mais je dois faire le premier pas vers ce que je veux. Et j'en ferais trois cents jusqu'à ce que j'y sois.

Mariage mariage...Ca t'ennuie non ? Jolie femme a la crinière de feu, à chaque fois -le peu de fois- que tu y étais conviée tu finissais par te souler la geule ou a t'envoyer en l'air avec l'un des musiciens. Cette fois ci c'est différent. Tu n'es pas seule, un certains damoiseau t'accompagne. Tu ne peux donc pas te défiler, ni même espérer t'enfuir lors de la cérémonie religieuse. Il compte sur toi, tu vas retrouver tous vos compagnons.

Enfilant ta longue robe rouge tu commences a envier ton jean déchiré et la chemise de Ciel. Pas des plus beaux tissus, mais son odeur est au moins dessus. C'est difficile a croire mais tu as vraiment du mal désormais a passer du temps loin de lui...Faut te faire une raison, tu es juste amoureuse. Pourtant tu fais tout pour taire ce battement incessant de ton cœur, ne connaissant pas cette mélodie elle te dérange. T'aimes bien ta liberté, cependant tout le monde en a conscience pendant que toi ma grande tu fais l'ignorante.

Descendant le long des escaliers en essayant de ne pas trébucher, talons aux pieds, chevelure de feu libérée, tu finis par le voir t'attendre. Et là, sourire aux lèvres tu te sens comblée.

Je danse, joyeux dans mon super costume, à travers les invités, sourire aux lèvres. Je mets tout le monde à l'aise j'en ai conscience : comment résister a ma bouille ? Ne suis-je pas craquant ? Je fais un tour au buffet, apportant un amuse-bouche vers mon appétit féroce. J'ai toujours faim, autant de nourriture, de vie ou d'amour. Je vois du coin de l'œil une jolie demoiselle à qui j'ai l'air de plaire. Je lui fais un clin d'œil et mon profil du séducteur. Go tenter ma chance, je me faufile vers elle avec deux verres à la main, sensuellement, je m'y approche quand j'entends un «Maximilien ! ». Je me retourne dans sa direction, une vieille voix d'une personne que je connais du Mexique.

Je me place dans sa direction, tandis que le verre que je tenais dans ma main droite disparaît. Mon interlocutrice est un peu trop à ses aises je trouve. « Que me vaut ce plaisir Mlle Lovegood?».

Costard nœud pap', elle se sent bien. Jamais très féminine, seule depuis des années elle apprécie sa compagnie. Pourtant on l'a invité, vieille de Poulard elle a prit des rides entre temps. Elle a toujours été là, même a distance. Après l'une des innombrables batailles de l'école et une rupture sentimentale elle a décidé de partir avec un sac a dos à la recherche du «lâcher prise ». Elle en avait marre de subir la pression, d'être rongée par le mal qu'elle porte en elle.
Elle a dû apprendre a le contenir, il est toujours là mais au fond d'elle. Lors de ces crises elle arrive un peu mieux a se contrôler, la pleine lune n'est jamais un moment de plaisir, pourtant elle réussit a prendre le dessus certaines fois. Elle a rencontré une tribu en Amérique latine qui lui a beaucoup enseigné. Son tour du monde avec comme seul ami, son sac a dos l'a fait grandir. Aujourd'hui elle parle beaucoup de langue, elle détient un grand savoir et elle a acquis une maturité pour son âge assez folle.

Elle avait rencontré le Maximilien lorsque tous deux se trouvaient au Mexique,elle avait perçu ses émotions négatives lorsque dans un petit village très peu fréquentable elle l'avait vu, se dirigé avec un air fou vers une casa. Elle était intervenue pour l'empêcher de commettre une bêtise. Ils se sont battus et forcément...Ils ont finit par discuter de leurs maux et a boire comme des trous.

Délicieuse créature qu'est sa femme. Une véritable tigresse qu'il perçoit souvent en chaton. Ils ne font qu'un, depuis bien des années. Ne prenant aucune ride il n'a pas changé, toujours aussi grand et puissant. Ce qui le fait briller de la sorte c'est sa douce Âme. Mariés depuis bien longtemps, unis jusqu'à la fin il est là juste pour l'accompagner. A sa demande. Si ça tenait qu'a lui il serait avec elle au cœur de la Norvège sous la neige. Ici il faut se sociabiliser pour célébrer une union qu'il l'apporte peu.

La voilà enfin qui s'approche, il s'avance vers elle afin de l'accompagner jusqu'au grand salon. Leurs mains entrelacées, leurs attitudes, leurs regards...Tout. Absolument tout reflètent leur amour. « Comme d'habitude, tu es magnifique ma chérie.. » Sourire aux lèvres il ne peut rien faire d'autre que de l'admirer. « Ne t'en fais pas, la mariée n'y es pas encore ! On a le temps ».

«Bulle chéri...». Non. Laissez moi. Je...J'ai besoin de respirer. Tout est allé trop vite. Je panique...A l'aide. Nedel', sauve moi. On m'assassine dans la vie réelle, en temps normal cela se déroule dans mes songes. Mais depuis quelques semaines on cherche a m'étouffer. Ma parole n'a aucune importance, je suis traité comme un vulgaire bout de viande. Je n'ai pas d'autre choix que de dire oui à sa sœur. Je ne l'aime pas, jamais je ne l'aimerais. « Bulle fiston...» Ils essayent tant bien que mal de m'extirper de cette crise, les larmes ne cessent de couler. Je ne veux juste pas.
« Bulle tu vas avoir les yeux bouffis...Pour le mariage ce n'est pas bien...Les journalistes vont avoir une mauvaise image de nous ! Maquilleuse! ". Pendant qu'elle effectue les retouches pour effacer mes cernes creusées, je les entends au loin.

Tout est allé trop vite, on m'habille, me coiffe, me parfume. On me dit que tout va bien se passer et que je fais honneur à nos deux familles. Je peux même entendre certains invités s'écrier que nos enfants seront fortement beaux. Taisez vous. Je ne mérite pas tant d'importance, je ne mérite pas tant de violence. Je suis ailleurs lorsqu'on nos parents me préviennent. Ils cherchent a savoir si je vais bien, mais mon regard est livide. Il n'est même pas là. «Noodle...». Je vois à leur réaction que j'ai enfin réussi a dire quelque chose. Ils ont l'air surpris mais sans plus a s'inquiéter, trop occupés a vouloir célébrer l'union de nos familles. « Il arrivera après, là c'est ta future femme qui a besoin de toi.». Take a breath Bulle, ça va aller. C'est son cerveau, il prends la relève.